Remplacement du chèque-repas par une indemnité
Le Mouvement réformateur est "a priori favorable" à la proposition du CD&V, soutenue par l'Open Vld, de remplacer le chèque-repas par une indemnité immunisée sur la fiche de salaire, a indiqué mardi le député David Clarinval qui y voit cependant également un certain nombre d'"éléments négatifs". Il juge que "le timing n'est pas le meilleur" alors que le groupe des Dix tente actuellement de s'accorder sur diverses problématiques dont l'évolution salariale.
Un des problèmes qui se posent est que le remplacement du titre-repas par une indemnité immunisée pourrait être considéré comme une discrimination, toutes les entreprises du pays n'accordant pas un tel avantage. Les travailleurs lésés pourraient saisir la Cour constitutionnelle.
Une solution serait de généraliser l'indemnité, ce qui aurait pour effet d'augmenter les salaires dans le pays. Il faut veiller à "ne pas torpiller les négociations en cours au sein du groupe des Dix en menant des discussions parallèles", a mis en garde David Clarinval. Il suggère que l'on se donne le temps, avec les partenaires sociaux notamment, d'examiner la proposition en profondeur.
Sur le fond, le député MR se dit "a priori favorable" à l'évolution proposée par le CD&V et l'Open Vld (la N-VA a marqué un accord de principe) en ce qu'elle permet d'alléger le coût des entreprises et de supprimer les discriminations entre les petits et les grands commerces.
Interrogé par Belga, David Clarinval relève cependant également un certain nombre d'"éléments négatifs" dans la proposition. Ainsi, le risque existe qu'à terme, l'État décide de supprimer l'immunisation frappant l'indemnité, souligne-t-il. Ce sera plus évident qu'avec un chèque-repas matériel. Le député craint également que toutes les entreprises soient contraintes d'accorder l'indemnité remplaçant le chèque-repas. Il y voit également un danger pour l'économie locale. Avec une indemnité, le consommateur pourrait être enclin à thésauriser la somme ou à faire ses achats au-delà des frontières (internet, etc.)
Le député demande à pouvoir étudier le dossier au sein de son parti et avec les partenaires sociaux (ceux-ci s'étaient manifestés en ordre dispersé dans un avis du Conseil national du travail). Il n'exclut pas ensuite de revenir avec des amendements. Mais "il n'y a pas d'urgence", insiste-t-il.