ÉNERGIE
La cotisation fédérale pour aider les plus défavorisés n’arrive pas vraiment à bon port
BRUXELLES Hier mardi, en commission Économie de la Chambre, David Clarinval (MR) interrogeait le ministre Paul Magnette (PS) sur la gestion des tarifs sociaux par la Creg (Commission de régulation de l’électricité et du gaz).
On le sait, les clients précaires peuvent obtenir certains rabais, auprès de leur Gestionnaire de réseau de distribution (GRD).
Ce manque à gagner est comblé par les bons clients qui trouvent, sur leur facture, une bien nommée cotisation fédérale. Celle-ci tombe dans l’escarcelle de la Creg qui est tenue de payer la différence aux distributeurs.
Oui mais voilà, selon les informations du libéral, la Commission de régulation ne s’acquitte pas de sa tâche. Et ce, depuis plusieurs années.
Résultat, les gestionnaires de réseau sont contraints d’incorporer les sommes manquantes dans la colonne pertes de leurs comptes.
Mardi, Paul Magnette n’a pas nié ces faits, les imputant à la Creg et au GRD, s’estimant extérieur à ce débat.
Nous avons tenté à deux reprises de demander quelque complément d’information au cabinet du ministre. En vain.
À l’affaire de la Creg, s’en ajoutent trois autres, déjà évoquées par Clarinval, lors de questions précédentes. Il y a d’abord le retard de près d’un an du paiement des allocations forfaitaires que peuvent obtenir ceux qui ont un revenu de moins de 22.000 €.
Autre dysfonctionnement, l’exercice de six mandats rémunérés par la plus haute fonctionnaire de l’administration de l’Énergie, Marie-Pierre Fauconnier (PS).
Difficile de croire qu’avec un portefeuille aussi garni de responsabilités, elle puisse gérer au mieux son administration.
Enfin, David Clarinval s’est aussi étonné qu’un médiateur francophone pour l’Énergie n’ait toujours pas été nommé, alors que le néerlandophone l’a été, il y a un an.
Sur ces trois derniers thèmes, le ministre de l’Énergie n’avait guère été convaincant, selon son interpellateur. Au point que Clarinval compte revenir sur ces sujets.
Nul doute qu’il suggérera, une nouvelle fois, à Paul Magnette de remettre en poche son drapeau idéologique – lisez : son antienne sur “le mauvais fonctionnement de la libéralisation du marché de l’Énergie” – pour, enfin, s’attaquer aux faiblesses de son département.
André Gilain