La couverture 4G dans les zones rurales
En séance plénière du jeudi 25 février, j'ai interpellé le Ministre de la Coopération au développement, de l'Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste, Monsieur Alexander De Croo, concernant la couverture 4G dans les zones rurales.
David Clarinval :
Monsieur le président, monsieur le ministre, il est inutile de rappeler ici l'importance du numérique dans le monde moderne, en particulier d'un point de vue socioéconomique. La lecture de l'Écho de ce matin m'a appris deux informations réjouissantes :
- La première, c'est qu'aujourd'hui, sept Belges sur dix disposent d'un gsm avec une connexion de data.
- La seconde, c'est que 97 % du territoire dispose d'une couverture 4G, mais en outdoor. Au premier abord, ces deux nouvelles sont positives au vu de la progression du taux de couverture et de l'implémentation des data dans les gsm de nos concitoyens.
Cependant, le taux de couverture de 97 % concerne l'extérieur des habitations. Donc, 3 % des gens n'en disposent donc pas du tout. En ce qui concerne la couverture indoor, soit à l'intérieur des maisons, les chiffres sont nettement moins positifs. Il y a encore de très nombreuses zones "blanches" où la connexion n'est malheureusement pas suffisante. Dans certains cas, elle est carrément inexistante. Dès lors, cela crée une fracture numérique importante pour toute une série de régions rurales, principalement en Wallonie, qui sont pénalisées par cette couverture insuffisante. Des PME souffrent de perdre des clients à cause de la mauvaise connectivité. Des établissements horeca voient fuir les clients parce qu'il n'y a pas suffisamment de réseau. Il y a aussi tout simplement des citoyens qui souffrent de cette fracture numérique.
Monsieur le ministre, j'ai quatre questions :
- La première concerne les chiffres indoor. Je crois qu'à l'avenir, il serait bon d'avoir des chiffres indoor et pas des chiffres outdoor.
- Deuxièmement, quelles initiatives comptez-vous prendre pour pouvoir remédier au fait que quelques pour-cent de personnes n'ont pas encore accès à un réseau suffisant?
- Ma troisième question concerne les collaborations qu'il y aurait peut-être lieu d'envisager avec les communes ou en tout cas la Région, principalement la Région wallonne, concernées par ce problème.
- Quatrièmement, ne pensez-vous pas que le service universel pourrait être l'arme ultime face aux opérateurs afin de leur imposer la couverture totale de notre territoire?
Alexander De Croo, ministre:
Monsieur Clarinval, vous avez cité les chiffres publiés hier par l'IBPT. Vous venez vous-même d'une région rurale de Wallonie, vous savez donc que la couverture est assez faible dans pas mal d'endroits. Vous savez aussi qu'une obligation de couverture supplémentaire a été attribuée à Mobistar et qui a pour objectif d'atteindre une couverture 4G de 98 % dans soixante communes pour la fin 2016.Comme vous le dites, le fait d'offrir une couverture mobile numérique performante est un élément important pour la croissance économique.
Tous les opérateurs ont envie d'avoir une meilleure couverture dans les zones rurales, surtout en Wallonie. Et pour ce faire, il faut installer des antennes! Mais il devient de plus en plus difficile pour les opérateurs d'installer des antennes à partir du moment où la Région wallonne a décidé de taxer ces antennes! Si ces régions rurales en Wallonie ne veulent pas être à la traîne, si elles ne veulent pas perdre du potentiel économique par manque de couverture gsm, le fait de taxer les pylônes va complètement à l'encontre du bon sens!
David Clarinval :
Monsieur le ministre, je vous remercie pour votre réponse. Une couverture de 98 %, c'est très bien, mais visons l'indoor. Pour le reste, je partage votre avis. Il est important que la Région wallonne comprenne que si elle veut développer les zones rurales, elle doit cesser de taxer les pylônes à tout va! C'est une question de bon sens et j'espère que ce message sera entendu à Namur car il est important que les zones rurales ne soient pas pénalisées par cette rage taxatoire.