David Clarinval interpelle Inge Vervotte
En Commission de l’infrastructure de la Chambre des représentants du 29 mars dernier, David Clarinval, Député-Bourgmestre de Bièvre, a interpellé la Ministre en charge de la Fonction publique et des Entreprises publiques, Inge Vervotte, sur les conditions déplorables dans lesquelles des centaines de voyageurs de la SNCB ont voyagé ces derniers mois ainsi que sur le manque d’informations données par la SNCB aux voyageurs.
Monsieur Clarinval a relevé différents faits, qu’il a énumérés à la Ministre :
- La suspension du système de compensation pour les retards de train suite aux conditions météorologiques délicates de décembre 2010. Depuis 2008, un nouveau système de compensation des voyageurs est entré en vigueur à la SNCB. Ce système prévoit qu’un voyageur peut prétendre à une compensation, notamment en cas de retard occasionnel d’au moins 60 minutes. Le 18 décembre dernier, la SNCB a décidé unilatéralement de suspendre ces compensations pour des retards liés aux conditions climatiques.
- Le 24 décembre 2010, aucun train n’a circulé au départ de Bruxelles en direction d’Arlon à partir de 18 heures. De nombreux usagers, entre autre un grand nombre d’étudiants, se sont retrouvés bloqués sans la moindre information pendant plus de deux heures. Pour les rares trains qui circulaient ce jour-là, le site www.railtime.be renseignait de légères perturbations alors qu’il a fallu plus de 10 heures à des centaines de personnes pour rejoindre, non pas Arlon, mais Libramont, où le train est resté immobilisé définitivement.
- Le 11 décembre 2010, ce manque de communication était déjà existant ; de nombreux usagers, au départ de Bruxelles ou d’Ottignies, ont mis deux fois plus de temps pour regagner les gares de Dinant ou Libramont, suite à des changements de train, des changements de voies, des arrêts de longue durée dans les gares ou encore parce qu’il n’y avait pas de conducteur !!! et ce, une fois de plus, sans avoir d’informations sur les raisons de ces perturbations.
- La diminution du nombre de wagons sur la ligne Dinant-Bruxelles, aux alentours de 7 heures du matin, en pleine heure de pointe. Début janvier 2011, à de nombreuses reprises, ce sont des trains composés de 3 vieux wagons, au lieu de 5 à double étage, qui attendaient les voyageurs. Ces derniers n’ont eu d’autre choix que de « s’entasser » à une trentaine dans des compartiments dont la capacité maximale est de 15 personnes debout !!! Une nouvelle fois, les voyageurs n’ont pas été avertis des raisons de ces modifications.
- Etc. etc. etc.
Suite à l’énumération de ces exemples illustrant le manque répétitif d’informations à l’égard des voyageurs de la SNCB, Madame Vervotte a reconnu que, durant la période écoulée, sur le plan de la communication, le groupe SNCB n’a pas vraiment assumé ses responsabilités. D’importants efforts sont faits mais la réalité (…) nous a montré que le groupe SNCB a encore un chemin long et difficile à parcourir sur ce plan.
Madame Vervotte est d’avis, tout comme David Clarinval, que des améliorations de la ponctualité et de la communication sont essentielles puisqu’elles ont une influence directe sur la vie professionnelle ainsi que sur la vie de famille des voyageurs. A cet effet, la Ministre a rappelé, en matière d’information aux voyageurs, les canaux habituels gérés par Infrabel : site web RailTime avec sa version mobile et téléphonique, les moniteurs de crise, le télétexte ainsi que les annonces vocales et visuelles dans les gares.
Par ailleurs, Madame Vervotte a indiqué à Monsieur Clarinval qu’elle était au courant des problèmes de matériel qui ont pour conséquence une composition réduite des trains. Elle a ainsi signalé que du matériel roulant avait été immobilisé pour l’installation du système de sécurité TBL1+ et qu’à la suite des conditions climatiques exceptionnelles en novembre et décembre 2010, la SNCB a connu beaucoup d’avaries au matériel roulant… matériel dont l’âge moyen oscille autour de 30 ans actuellement !
Madame Vervotte s’est aussi dit étonnée de la prise de décision unilatérale de la SNCB concernant la suppression de l’octroi de compensations pour retard de plus de 60 minutes suite aux conditions climatiques exceptionnelles. Le SPF Mobilité et Transport n’avait également pas été concerté ou informé à l’avance non plus !!
David Clarinval a pris bonne note des trois principaux éléments de réponse de la Ministre :
1) Elle reconnait qu’en matière de communication, le groupe SNCB n’a pas assumé ses responsabilités
2) Elle reconnait que le charroi actuel est vieux et qu’il doit être remplacé
3) Elle n’a pas été concertée quant à la décision unilatérale de suppression des compensations pour retard
David Clarinval demande maintenant des actes de la part de la Ministre et rappelle que les zones rurales, en général, et les Provinces de Namur et du Luxembourg, en particulier, sont fortement pénalisées par la SNCB et par Infrabel. « Nous sommes déjà fortement pénalisés de par le très faible taux de navettes présentes. Quand ces navettes sont supprimées, ce n’est plus un problème de mobilité, cela devient un problème d’immobilité pour les citoyens des zones rurales. La SNCB et Infrabel doivent vraiment tenir compte des zones rurales dans leurs décisions stratégiques. Les ruraux ne sont pas des citoyens de seconde zone », conclut le Député-Bourgmestre de Bièvre.